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POÉCLIC 2025...
des "poèmes offerts"
pour la planète

Printemps des poètes

Une soixantaine de poètes, sensibles à l’esprit de notre opération et enthousiasmés par le travail réalisé avec nos élèves, ont, pour la quatrième fois, répondu à notre appel et écrit, spécialement pour eux entre un et dix poèmes respectant l'habituelle contrainte de notre opération : intégrer, dans le texte, au moins l’un des dix mots « pour la planète » : 

biome, butiner, canopée, conséconscient, débrousser, 

empreinte, glaner, palmeraie, solaire et vivant

Tous les poèmes offerts sont des inédits écrits spécialement pour les élèves des lycées français d'Amérique latine rythme sud et d'Europe du Sud-Est.

Un magnifique cadeau et un corpus inédit pour découvrir la richesse de la poésie francophone d’aujourd’hui.

Découvrez ci-dessous l'anthologie

 

 POUR LA PLANÈTE

6POÈTES PAR-DELÀ OCÉANS ET CONTINENTS

et très prochainement, sur cette même page, les lectures expressives et commentaires

proposés par nos élèves pour chacun de ces poèmes.

Vous pouvez également télécharger l'anthologie au format PDF : CLIC CLIC... 

Joëlle Abed


 

il n’y aurait pas eu 

ces petites bulles irisées du souffle premier

qu’aucune trace

n’aurait laissé d’empreinte

qu’aucun parfum n’aurait eu de sillage

que de la main de l’autre jamais 

nous n’aurions pu nous saisir

pour nous faire traverser 

la circulation folle du temps

un jour de grande panne solaire 


 

Cécile A. Holdban


 

MA JOIE NE MENT PAS

Ma joie ne ment pas, 

ma joie porte un pourpoint d’étoiles

je la traverse elle me dévêt de moi

je lance ma joie

et en fais d’autres joies,

ma joie est ta joie

je te réchauffe à l’or de ma joie,

ma joie se respire, vivante je l’aspire,

je l’avale, je la pleure, je la crie,

je la nage, je la mer, elle solaire

je la bouleverse, je l’achève, la relève,

je la blesse, je la laisse, 

je la console, la caresse

c’est ma fille de joie, mon feu de joie 

mon cheval de joie, 

je galope sur ma joie, je porte ma joie

je suis le Sisyphe de ma joie

je l’étreins, la contrains

je l’espère, la libère :

ma joie ne ment pas.

Isabelle Alentour


 

Pensées à la mer, pensées aux fonds marins, pensées aux algues qui flottent, à celles qui se déposent. Pensées aux océans et pensées aux marées, pensées aux crevettes, aux crabes et aux langoustes, pensées aux pingouins qui se dandinent sur la banquise, pensées à la banquise en danger. Pensées à la jetée qui perce, contient et protège des tempêtes, pensées aux tempêtes, aux vagues géantes, aux embruns, pensées au clapotis et à l’eau qui frise, pensées à la houle, à la grande houle, à la houle longue et profonde, pensées au mal de mer, pensées au vent dans les voiles, à celles qui faseyent, pensées aux voiles insuffisamment bordées et qui se dégonflent, pensées au spi de toutes les couleurs et au grand largue, pensées aux bateaux démâtés, aux mâts de fortune, pensées à Moitessier, pensées aux naufragés, aux presque naufragés, aux naufrages évités de justesse. Pensées aux migrants, pensées aux bateaux qui toujours repartent, pensées à la barre, à la main qui tient bon la barre, à la barre qui tient bon le cap, penser au cap, au Cap Corse, au Cap Sicié, au Cap de bonne espérance, aux caps de toutes les vies. Pensées à l’horizon et aux couchers de soleil, aux îles et aux archipels, pensées au palmier solo et à Robinson, pensées aux ports et aux pêcheurs, aux girelles, aux roucaous, aux murènes, à soupe de poissons et à la bouillabaisse. Pensées au sentiers côtiers, aux sentiers des douaniers et aux contrebandiers, pensées aux phares invulnérables, pensées aux tsunamis et aux mers intérieures, pensées aux terres arrachées, pensées pour tout ceux que la mer emporte, tout ceux que la mer balaie, tout ceux que la mer engloutit, tous ceux que la mer nourrit. Pensées aux calanques et à la grotte Cosquer, pensées à la vie sortie de l’eau, pensées au vivant, pensées au masque et au tuba, pensées aux premiers pas de l’enfant pas sur le sable et à ses premiers châteaux, pensées aux méduses et aux oursins, pensées à qui aime faire la planche en étoile de mer.


 

Marie Alloy


 

Matière solaire      

modèle le monde vivant 

sous la dictée du ciel  

 

Matière nocturne   toujours voilée

̶  son empreinte glanée

au crépuscule  

 

Matière de rêve   

butinée dans la brume 

̶  mais sous la canopée nocturne 

déjà la palmeraie des mots du poème


 

Matière humaine 

̶  aire de lèvres  de mains  de regards

dans ce biome   où le végétal  l’animal

essaient aussi de nous parler

 

Matière d’enfance 

toujours à débrousser

pour cultiver attentes et promesses

 

Matière d’âme 

sans limites ni frontières

            ̶  notre planète à sauver


 

Jacques Ancet


 

VENT SOLAIRE


 

On y est. Il brûle. Les visages passent de l'ombre à la lumière,

 

          Les corps du jaune au bleu. Entre la nageuse et la lectrice, ce qui

          glisse

          Invisible, un semis d'herbe rare, un peu de terre, une géographie

          d'écorces

Et autre chose qu'on ne voit pas mais qu'on sent, là, tout près.

          Le mot, peut-être, oui, avec un écrasement de couleurs, des

          jambes, des bras,

 

Des gestes abandonnés, des lueurs d'instants,

 

Le brouhaha soudain de la planète, le vent solaire, tout à la fois dans     ce même mot

 

          qu'il faut prononcer, répéter vite, entre deux souffles.

Silvaine Arabo


 

Eurydice inversée sur les carreaux du temps 

Impuissance soudaine du désespoir 

Broutant le ciel 

Saccageant les palmeraies 

 

Sur l’empreinte vivante des mots - synchronicité - 

Dans le lourd septembre des âmes vagabondes 

Ressurgissent enfin verveines odorantes 

Espérance et fruits mûrs. 

 

*

 

Dans la nuit du saccage coïncidence avec soi-même 

On déserte les cortèges - des mascarades - 

Or mourir encore n’est qu’un songe une évanescence 

Une hypnotique invention masquant la grande vie 

 

Aux hasards des fronts couronnés 

On butine lumière et tresses d’aube 

Des ailes couvent l’oeuf magique - régénéré - du monde, 

Nervures éblouissantes de la main qui trace les mots. 

Adeline Baldacchino


 

Poème pour toi


 

Ce matin je suis le biome tout entier

la femme qui serre un enfant contre elle peut bien croire qu’elle porte le monde

puisque c’est à lui qu’il appartiendra de sauver la terre

et les choses, les êtres et leur mer à son tour 

 

Ce matin je suis une palmeraie 

chacun de mes membres est un arbre qui projette son ombre

sur le sol des vivants mes dents mes os sont des roches 

et la lumière nous invente

 

Ce matin je me réveille dans la canopée

mon ciel est à l’envers quand mon cœur est à l’endroit 

je crois que l’on galope dans le bonheur qui n’écrit plus blanc

comme sur une plage à l’aube et les sabots sont de joie

 

Ce matin je ne cherche plus les empreintes

que nous laisserons au désert que nous donnerons au lit de la rivière

ce qui passe n’est jamais détruit 

fût-il sans traces 

 

Ce matin je butine l’avenir 

je féconde le présent de mots qui feront des petits

je pollinise le temps je me rattrape aux étincelles 

du doux désir de durer 

 

Ce matin je m’en vais glaner 

des raisons d’espérer sur les jachères de l’amour 

jonchées de débris je les ramasse et je recommence 

chaque jour est une genèse 

 

Ce matin je débrousse dans le brouillard

les mille arpents de mes forêts

les clairières ont une odeur d’allégresse

un peu folle et qui brûle dans le noir 

 

Demain je serai conséconsciente

je répéterai ce mot plein d’étranges sonorités

dont je viens d’apprendre l’existence 

tout ce qui naît m’importe effrontément

 

Mais ce soir, solaire et vivante, mère aux mille pattes suspendues au bord du vide

je ne ferai que répondre à tes appels je sourierai contre toi 

jubilante d’exister puisque nous existons 

ensemble.

Samantha Barendson


 

J’allume la radio et j’entends ce qu’ils ont fait :

pollution de l’air, pollution de l’eau, pollution du sol

et moi qui calcule méthodiquement mon empreinte carbone

 

J’allume la télé et je vois ce qu’ils ont fait :

déforestation, urbanisation, surexploitation des ressources naturelles

et moi qui marche la nuit sur des rêves de canopée 

 

J’ouvre le journal et je lis ce qu’ils ont fait :

changement climatique, exploitation des terres agricoles, perte de la biodiversité

et moi qui sème des fleurs sur mon balcon pour que les abeilles butinent

 

Je branche les réseaux sociaux et je scrolle ce qu’ils ont fait :

destruction des écosystèmes marins, surexploitation des nappes phréatiques 

et moi qui glane des tutos pour ne pas gaspiller l’eau

 

J’arrive au bureau et j’apprends ce qu’ils ont fait :

engrais chimiques et pesticides, violations des droits humains

et moi qui détartine mon pain pour sauver les singes et les palmeraies

 

Je vais au bistro et j’écoute ce qu’ils ont fait :

des microplastiques partout, dans l’air, l’eau, le sol et même en nous

et moi qui mange bio dans l’espoir de rester vivante 

 

J’allume Internet et je m’informe de ce qu’ils ont fait :

éclairage nocturne et perturbation des cycles naturels des animaux

et moi qui m’éclaire exclusivement à l’énergie solaire 

 

J’appelle une amie qui me dit ce qu’ils ont fait :

chasse et braconnage, surpêche et exploitation minière

et moi qui regarde impuissante les biomes disparaître

 

Je vais à une manif où les pancartes disent ce qu’ils ont fait :

coupe massive des forêts pour l’agriculture, l’exploitation forestière

et moi qui n’ai rien d’autre qu’un slogan pour les empêcher de débrousser

 

Je vais aux urnes pour contrer ce qu’ils ont fait :

monoculture, culture industrielle, érosion des sols

et moi conséconsciente et optimiste…

 

Jusqu’à quand ?

 

 

Jean-Marc Barrier


 

J'épouse le rêve

je quitte le rêve...

j'écris là où le désert s'épuise

je passe la nuit 

je suis cet orage tendre

dans la palmeraie,

ce torrent délicat

puis j'embrasse 

le visage craintif de l'aube

son drap indécis

ses audaces feutrées

 

*

 

Vivant vivant

je choisis ma route,

ma couleur parce que je vis

je vis et m’étonne 

je vis sans comprendre 

je vis dans les matins de promesse

je fuis pour vivre 

j’aime comme je respire

 

*

 

Rappelle-toi

sur l'île de la Déception

je traçais des cercles 

avec une pierre et de l'eau

nous débroussions notre histoire

le dessin s'effaçait

le sourire dans tes yeux 

glanait mon sourire

 

*

not found, dit-il

et le soleil sur la tempe

il se maintient

dans l'invention d'un désert

où les ombres exagèrent

les lumières le butinent

 

tout a faim autour de sa soif

Catherine Bédarida


 

il m’arrive de jouer

me transformer en roseau

racines baignées dans l’eau du lac

feuillage vert vif balançant dans l’air

alors nous sommes des centaines

à danser serrés

onduler ensemble selon le vent

un lac bleu net

autour le presque rouge de cette terre

toutes les couleurs et leur empreinte en moi

 

il m’arrive de marcher dans la forêt

et me revient quand j’étais roseau

alors je cherche mes autres

la danse revient

là sous les arbres

je danse pour les couleurs

je danse pour l’air et l’eau 

la forêt 

sous la brise

gémit un presque chant


 

Albertine Benedetto


 

Tu sais glaner ?


des épis des tapis des pitas
de quoi tenir toute une vie
nos rêves hissés haut
à cascader sur les canopées
sans mot piper
sans piper les dés


des tant pis et des j’y vais
de sourires en rires sourds
ni promesse ni trahison
croix de bois croix de fer
si je meurs tu es derrière


rien qu’à débrousser le noir
avec nos souffles de vivants


élargir la clairière des regards 


à la force du poignet apposer
nos empreintes sur des parois à pic
butinant mes/tes/nos
désirs jusqu’à

 

nous rendre solaires


 

Marilyne Bertoncini


 

Notre Terre en héritage

 

Pour nous qui y vivons

elle semble immense, notre Terre

mais en vrai, elle est toute petite

dans un faubourg de l’univers 

avec ses huit planètes sœurs

se chauffant à cette étoile 

qu’on appelle Notre Soleil

 

Elle est toute petite

et fragile, notre Terre

comme une barque 

dans l’Océan-espace

à peine une coque de noix

toute chargée du vivant 

avec qui on la partage

 

les arbres et leur canopée

qui caresse le ciel

les brins d’herbe, les palmeraies

les abeilles qui butinent

le miel couleur de l’ambre

dans laquelle on trouve parfois l’empreinte

d’un insecte d’autrefois

une trace de fougère

disparue

 

Elle est fragile et précieuse

Car on n’a qu’elle en héritage

Clément Bollenot



je rêve d’escalader les grands arbres, grimper

le long des troncs, le long des branches,

m’extirper du feuillage et m’étendre sur la canopée pour prendre

de la hauteur

 

des arbres, il en reste encore mais

depuis leurs cimes, partout, mes yeux accrochent l’empreinte laissée par mon espèce

sur le paysage

 

nous avons infiltré tous les biomes, nous avons butiné tout ce que nous appelons 

« ressources naturelles » que nous pensions illimitées,

nous avons débroussé les forêts les plus impénétrables pour y planter

des palmeraies industrielles

 

nous avons, nous avons, nous avons tellement mais est-ce que nous sommes ?

 

je voudrais glaner un peu de poussière solaire

pour entretenir l’étincelle de l’espoir lorsque tout semble perdu

 

jour

 

l’étinciel fait battre nos cœurs,

réactive le brasier conséconscient


 

Yves-Jacques Bouin


 

Avec lenteur, laisser pénétrer les parfums, les odeurs ; ceux qui annoncent aux papilles que les douceurs s’exhalent. Avec lenteur, laisser pénétrer les rondeurs, les couleurs ; celles qui annoncent aux pupilles que le plus tendre s’invite. Peu à peu, le corps est envahi et s’abandonne, l’esprit s’y conforme. Goûter, toucher, prendre le temps de la parole, en écrire les mots. Savourer. Caresser. C’est la lenteur qui donne le la. La mélodie des instants gourmands s’accomplit. Le précieux juste avant, le délicieux pendant, la nostalgie d’après. Les instants se succèdent. Empreintes au bout de la langue, au bout des doigts, les souvenirs sculptent les instants subtils où le poème s’installe.

*

 

Arbre cabré, un orage bourgeonne, ombre orange, sombre et sanguine, ombre en orante, dans la rumeur de tes racines, ciels ambrés, sols et ciels prêtent serment à l’arbre.

 

Ainsi les racines profondes, le tronc courbe, les sèves en fuite, les branches qui s’égarent, les feuilles d’envol, nomment la fonction de l’arbre : Relegere, religare. 

 

Relire le lien du bois et du papier, relire la couronne solaire de l’aubier où se chiffre ton âge,  arbre, et c’est la levée des mots dans la friche des marges, l’aube du poème sur la page en jachère.

 

Relier les marges souterraines et les ramages en expansion, relier la terre au ciel. Relire et relier.

 

La religion  des sèves est une parole qui monte comme un murmure, une prière sous terre et solaire, qui ne nomme que la lenteur et son enthousiasme.

 

*

 

Sans limite  

Grandir 

 

Telle est

La puissance

Du vivant

 

Dans le cœur des uns

La pensée des autres

Le corps de chacun

 

Grandir

Sans limite

 

Tel est

Le mouvement 

De la multitude

 

Ignorante

De ce qu’il en est

D’elle-même

 

Julien Bucci


 

Part chemin

 

Il y a de la vie 

Du vivant 

Dans l’air

Il y a

Dans l’eau

La terre 

Là où tu poses tes pas

Des traces

Au-dessus d’autres pas

 

Il y a

Des pieds des pieds

Qui ont foulé le même endroit

 

Nos empreintes se mêlent 

S'empilent et se combinent 

Tous nos pieds manifestent

Ils composent en marchant

Des formes de pas de pas

Palimpsestes*

 

Pied à pied

Part chemin

Nous marchons et marquons 

Des signes de passage

*  Un palimpseste (du grec ancien παλίμψηστος / palímpsêstos, « gratté de nouveau ») est un manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau.

Luminitza C. Tigirlas


 

Je n’ai pas assez voyagé avec les poussières 

les poussières de l’instant en dérive, les poussières 

des mots dans les gorges de la Terre

 

Par les regards muets — arbres que l’été soulève —

je butinais les pollens de leurs yeux 

les pollens de mes cieux jamais défleuris

 

J’inspirais les nectars des gynécées, les gynécées 

de toute aube que l’été rend humides,

je m’oubliais à l’air, à même la cicatrice du verbe

 

Je flairais le murissement des raisins, les raisins

que le soleil fermente dans les vignes,

j’instruisais mon cœur aux fulgurations du vide

 

Je n’ai pas assez voyagé avec les poussières 

les poussières de mémoire que l’infini parsème 

devant chaque trouée de notre parole


 

Valérie Canat de Chizy


 

la nature les arbres

les sentiers la marche

 

les fleurs les oiseaux

allègent l'esprit

 

les pensées obsédantes

s'envolent

 

le chat regarde une fourmi

un insecte une coccinelle

 

sur sa tige

 

les abeilles butinent

 

le monde infiniment petit

devient infiniment grand

Judith Chavanne


 

Qu’est-ce qui nous apprend à nous taire, 

nous enseigne le silence 

sans lequel le regard se perd ?

 

Il faut attendre 

novembre, le second automne

si possible un peu gris, un peu froid

quand définitivement les fenêtres se ferment

et qu’on écoute ce qui est vivant à l’intérieur de soi

 

mais tournés en même temps 

au jardin que l’on contemple

 

vers le cerisier ardent.


 

Guillaume Condello

Vivant petit nous ne fîmes qu’un biome de mots

où butiner de quoi créer sur le vide glanant

sans outils nous tardifs économiques débroussant

colonisant en marées se retirant laissant vagues

marchés de néon pour seul horizon quand dans les livres

le vent tournait les feuilles faisant abri de paroles

canopée ou fausses comme décor palmeraie con

séconscient si léger qu’il ne laissera pas d’empreinte

un animal jadis neuf réinvente où il habite

offrant réponse politique aux demandes solaires.

François Coudray


 

leçon* de lumière

ou comment, en poète conséconscient

se sentir simplement  vivant

 

non pas analyser le biome

redescendre

au ras du sol aller

parmi le fragile 

le fuyant

et

très profond

sous les mots

écouter

la langue des matières

le souffle quaternaire

là-haut la canopée

 

dans l’ici de mon corps

et dans sa nuit 

solaire

entendre se mêler

le chant

le cri

de la terre qui meurt

et bat si fort

 

accueillir

arbres en marche

sa forêt intérieure

y cheminer

s’y perdre

peut-être s’y trouver

 

et accepter de ne pas laisser trace

qu’avec moi mon poème

seule empreinte

s’efface

* où la modestie est de mise, et le ton, celui d’une tremblante exploration plus que d’une affirmation assurée (cela dit, vous le lirez bien comme vous voulez, ce petit texte qui n’est après tout qu'un poème)

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Les poèmes sont présentés par ordre alphabétique des noms de leurs autrices et auteurs.

 

Pour plus d'informations sur ces poètes,  rendez-vous sur la page dédiée en cliquant sur la feuille bleue.

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Ariane Dreyfus


 

POIGNÉE  PAR  POIGNÉE  


 

Tellement joueurs que nous tombions par terre

Une chaleur dessous qui disait quelque chose

 

Bonjour les enfants

 

    

*

 

    

Une petite touffe sur la terre 

Ou dans un pli du corps

 

Les mains en sont parfumées elles ne l’ont pas perdue


 

*


 

Rester sur la terre, toujours

Pendant que l’herbe pousse encore

 

La terre aussi est un corps vivant

 

Je n’embrasserai plus que les visages

Posés doucement sur elle, notre beauté


Chantal Dupuy-Dunier


 

Canopée, diamant vert

Tu es un baldaquin déployé à la cime du monde

pour le protéger des morsures du soleil.

Tu es le toit de la colossale cathédrale terrestre,

coque de navire inversée pour abriter le vivant.

Toutes les couleurs bruissent dans ta forêt de nuages.

Le rouge feu des perroquets croise en vol 

le violet profond des toucans.

De petits boas acrobates sautent parmi les lianes

et se confondent avec les orchidées.

Des milliers d’insectes forment une chorale 

dont les chants crépitent alentour.

*

Empreintes (Tanka)

        Mémoire de vers

  sur le sol de mes cahiers,

      empreintes laissées

 par des siècles de poèmes

pour accompagner mes pas.

Sylvie Durbec


 

Les plus beaux pays du monde, disait-il, lui, le méditerranéen,

comme les oliviers qui ont besoin du vent pour fructifier,

il faut écrire leurs noms à haute voix pour les faire vivants.

 

Mon père, Liban, Syrie, 

quand il en revint,  Baalbek, Alep 

à Marseille cité des Tilleuls, 

entre cuisinière et salle à manger

écrivait leurs noms 

sur des cartes postales.

 

S'y promène-t-il encore au milieu des palmeraies et des enfants perdus ? 

Ombre lui-même, méconnaissable à ses proches, ombre fragile

comme celles que l'on extrait des souterrains de la mémoire. 

Telles les arbouses et grenades 

que les gens de mon village laissent pourrir au sol, 

ayant oublié qu'on les glanait rouges

pour les manger et nous faire vivants.

Étienne Faure


 

À glaner sur la plage des détritus
comme on butine, ce n’est pas du miel
mais de l’ambre solaire qu’on récupère
sous la palmeraie, ce que la mer rejette :
l’empreinte carbone de Crusoé
simple habitant du globe encore vivant.  


 

Estelle Fenzy


 

Un grand pas 

Animaux prisonniers 

des grands incendies

canopées noyées 

sous les tsunamis 

 

et partout            

 

                              la guerre 

 

Amstrong pensait-il en juillet

à ce futur monde-là 

posant sur la Lune son empreinte 

et le drapeau américain 

 

Si enfin l’on choyait 

les choses vivantes 

les petites les plus grandes

les plantes la mer 

les cailloux

pour aujourd’hui 

comme pour demain 

 

ce serait un grand pas 

pour l’Homme et 

 

pour l’Humanité

Odile Fix


 

presque     perdue de voix

grise lumière solaire

pondérée de chant

 

c’est     pâle crépuscule



 

la Terre

est une coquille

 

portée à l’oreille

– ses ramures d’océan –

elle

murmure

 

se multiplie infime

dans les empreintes rocheuses du temps

 

poudreuse elle

abrite

souffles des bêtes vieilles

qui vont encore

 

cheminent

tranquilles et les fronts hauts

 

les     lumineuses

erratiques rivières des

bêtes du monde

sont

colliers de la tête aux étoiles     naissantes

 

– Terre –

Gaëlle Fonlupt


 

Chute


 

C’est ainsi que nous aurons vécu : 

par fragments d’éclat, 

par ciels trop vastes pour nos mains. 

 

Les bras débroussent les dernières clartés 

et voilà que l’abeille butine nos cendres.

Quelqu’un marche là-bas – un vivant

qui ne sait plus où poser ses pas.

 

La canopée ne bruisse que de noms disparus 

et personne n’écoute ; tout respire à demi 

comme si l’arbre ne glanait plus que son poids de nuit. 

 

L'empreinte solaire fouille la lente cicatrice 

du printemps à naître, le ventre préhistorique 

d’un monde intact où rien ne pèse sinon 

cette lumière qui n’attend rien.

 

La terre couronnée de ronces tombe 

dans la cage thoracique

chaque souffle une faille,

chaque silence une graine qui s’éteint. 


 

Romain Fustier


 

Une mer de végétaux elle a embrassé du regard

La canopée depuis le point de vue au-

Dessus de la rivière la lande à bruyères avant

 

La hêtraie a soudain eu l’impression que la cime

Des grands arbres formait des vagues de

Verdure de feuillage un parapluie une toiture

 

Surplombant le vallon sa fraîcheur son sol fertile

Où les frondaisons abondent s’étendent

À travers les paysages jardinés de cet arboretum

Anne Gauthey


 

Pattes

ailes

au rythme 

d’un tambour solaire

je butine les ruines

de mon canapé

à l’ombre d’une canopée

de pages

de mots-moteur

pour que

pattes

ailes

glanent

entre les vents-vie

et l’envie du vivant.

M’étreindre à la palmeraie

Avec mes palmes

Ne serait qu’un saut lent.

Je débrousse et m’élance

laissant sur le biome 

l’écho

conséconscient

d’une empreinte.


 

Albane Gellé


 

Vivantes les eaux les salamandres 

Vivants les sols les cachalots

Vivantes les fleurs de nos passions

Vivantes les herbes les grenouilles

Et nous debout rêvant que cages 

Ne contiennent plus que des cailloux

Élisabeth Granjon


 

un espace vivant existe 

au-dessus de nos grisailles quotidiennes

 

je caresse le froid du bout des yeux

un petit soleil dans la poche

je deviens chant d’alouette 

sous la chair sucrée de l’aube

et m’envole là-haut dans la canopée

 

j'entends battre les bourgeons

lovés sur leur quintessence 

tandis que la lumière soupire dans l’invisible

 

c’est si beau que j’en tremble

je perds mes pétales défraîchis

et l’infini solaire me regarde doucement


 

Benjamin Guérin

Les nouvelles canopées 

 

Ils en ont tissé les vivants 

de ces ciels artificiels 

pour mieux se couper des étoiles 

 

coupoles et monuments 

tricotant à l’envie 

des mailles de treillis 

 

pour s’abriter du soleil 

pour s’abriter des montagnes 

pour s’abriter de la vie 

 

et de tous ses effondrements 

en se cachant sous l’été climatisé 

des nouvelles canopées

 

Luce Guilbaud


 

Panser le monde.

 

Les colères de la mer on veut les oublier

        les cris    les ravages

        l’avancée obstinée des dégâts

        la montée des eaux

on efface les soulèvements    les mauvais courants

on veut les grands ciels bleus   les pieds dans l’eau

les flaques miroirs solaires   le sable chaud

(personne n’écoute les mouettes et leurs mauvais augures)

 

Les colères de la terre on veut les apaiser

        les cris    les ravages    le sang

        les empreintes profondes de la haine

        la mitraille   les explosions   les ruines

on lit les journaux   les avis   les déclarations

on pleure avec celle qui jette ses clés sur la route

(personne n’entend personne dans l’incendie des langues)

 

        meurent les colombes étouffées

        les enfants massacrés

penser la mer    penser la terre

est-ce toucher le monde pour le panser ?

*

Du pain sur la planche.

 

Aujourd’hui j’ai du pain sur la planche !

je dois    filtrer l’eau du marais

recoudre les falaises effrangées

mettre des couvertures aux glaciers

construire un barrage contre le Pacifique

peigner les feuilles de la canopée

secouer les cocotiers de la palmeraie

dénicher les tempêtes endormies

j’aurai aussi la mer à boire

après avoir glané les graines de soleil

 

C’est mon devoir de vivant sur la terre

Je n’en fais pas une montagne !


*

Autour de la terre.

 

Bientôt je quitterai 

ce village sauvé des eaux

à l’aplomb d’un nuage

j’irai par la terre

avec ses bouches de volcan

ses villes ébullition

et ses paysages souvenir

je partirai avec mes abeilles

butiner les fleurs de soleil

et poser mes empreintes

sur les plages qui vont

toujours plus loin    plus loin

autour de la terre.

 

 

Georges Guillain


 

SENTIR LA TERRE !

 

beau dimanche

on dirait

 

que l’Hiver à pas d’ours remonte avec nous

la rue gorgée de vieux miels d’ombles

de fontaine de corégones blancs

 

vie – belle vie - vie vivante -  

 

comme si la lumière

 

avait de nouveau fait pousser tous les arbres et les fruits

nous encerclant de ruches de rivières et puis rien

 

rien que solaire plongerie du ciel 

 

sur la Terre 

qui roule sur le ventre aujourd’hui

                                                                                                                              t’enlève 

 

commande 

aux jambes aux pieds des arbres des courants des îles palmeraies

 

t’arrêter

devant ta porte

 

serait comme avancer toujours

d’un grand pas d’un grand pas dans l’espace

 

y mordre 

comme au bout le soleil

                                                  grande tartine rouge


 

georges guillain

déplacement du poème dans l’espace à plus de 30 kms/sec.

Valérie Harkness


 

Sœurs, nous avons dérangé les guêpes, nous avons bouleversé le monde 

 

En tout début d’après-midi, les maisons sont obscures avec leurs volets clos. Les rêves des plus grands sont lourds et pèsent sur leurs têtes.

 

La clarté du soleil dehors attire comme une flamme experte en pas de danse qui nous dore les pieds et tape sur nos nuques.

 

Il faut courir dans la terre brune, fendre l’air chaud de nos corps fins plus lestes encore que des insectes. (Sont paresseux, ceux-là, sont peureux.)

 

La course est folle ; nous nous lançons dans l’interdit ; nous sommes anges.

Allons plus loin glaner les plaisirs enfouis.

 

Tirons très fort la longue plante s’élançant au beau milieu du champ de terre

brune et sèche et qui se laisse tirer, déchirer, malmener, déraciner enfin,

s’abandonnant comme un trophée sans vie.

 

Le silence fut bref, le temps pour le soleil sournois de brûler notre peau

et la guerre s’ensuit.

 

Sœurs, nous avons dérangé un nid

De guêpes,

Un foyer tout vivant.

 

L’essaim nous prend en grippe, se soulève, sans relâche nous poursuit, nous menace, nous pique et nous harcèle. 

 

Nous avons bouleversé la vie des bêtes.

Sabine Huynh


 

Une histoire sans amour

 

À la fin – 

parce qu’être conséconscient, 

c’est penser au dénouement – 

du film, Rose

jette le pendentif dans le biome marin. 

 

Jamais elle ne l’a aimé. Ni le bijou, ni l’homme 

qui le lui a donné. Le joyau coupant  

traverse la canopée de flamèches vertes, 

érafle les butineurs d’anémones pâles, 

se couvre de poussières de squelettes 

 

de plus en plus froides, 

sombre dans les abysses, 

de plus en plus loin 

des êtres vivants. L’empreinte 

laissée dans la neige marine : un cœur bleu

 

nuit qui jamais n’a connu la lumière 

solaire, mort de n’avoir connu l’amour,

mais dans l’eau il survivra peut-être

à tous les amants du monde, ce diamant

à l’éclat aveuglant tant convoité,

 

peu importe les mines qui polluent

et les éboulements qui tuent

et les mineurs qui meurent.

Rien n’est éternel. Ni l’amour, ni les solitaires,

et la Terre ne survivra pas à la mort du soleil. 

 

Si Rose l’avait jeté au feu, 

avec du graphite on aurait écrit

des milliards d’années plus tard

cette histoire sans amour

dans un rêve apocalyptique.

Anna Jouy


 

Ô ma planète ma terre vivante, immense bleue

Et puis ce mur et ses lamentations intimes. Comme des graines qui devraient soudain pousser au cœur de Dieu. 

Et puis ce mur et ses urnes silencieuses. Des gens marchent, oblitèrent leur nom d'empreintes de révolte. On plante dans le goudron un pas après l'autre des chemins de liberté. Et ce bruit des âmes en semelles de clous, fracassée de chaînes et de licous.

Et puis ce mur et ses veines de lierre. Ma peau est un arpent de vrilles dans lequel s'agrippent des chats et des oiseaux et tous ces bruits petits de chasse et de peur où se glane la mort en habit décousu.

Ô ma planète, ma plante compagne, mon ortie de vivre dans ces migrations solaires, le sais-tu…

Tes élus dansent pieds nus sur leurs tapis voleurs 

 

*

 

détour simple 

est-ce un futur ou un passé 

poser son pas comme on tombe des anges 

et sa main à la rambarde de l'aube 

poser son rêve 

et le murmure  

creuser avec des doigts de dentelle 

un trou dans la terre vivante

et y glaner avec des graines sources 

le temps 

en fines empreintes d'une très vieille écorce 

et la bogue secrète de l'eau qui fait la mer

un peu d’ozone pur contre la peau 

un glacier fraîchement tondu dans la poche 

fermer les yeux 

  

l’urgence monte 

toute à la démence grattée à la fenêtre 

espérer qu’espérer…  

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Claire Lajus

À sa place

 

il se trouve des moments où le froid 

fait se poser les oiseaux 

couchés sur les toits blancs ils attendent 

le ciel murmure son bleu solaire

les regards se débroussent

questions  réponses   gouttent

avec le gel   s’évaporent

 

du fond de toi monte tranquille une chaleur

tranquille monte du fond de toi

 

tu respires

 

tout résonne   tout est à sa place

même les grelots cassés 

                           sous ta poitrine

Cédric Le Penven


 

      Solaire et vivant. 

      Ces deux mots, mis côte à côte, troublent. 

      Peut-être parce qu’ils sont le versant exactement opposé à la    

noirceur et à la mort.

      Peut-être parce que l’étoile qui réchauffe nos visages s’éteindra un jour, bien après que nos atomes se seront désagrégés, puis agrégés à nouveau, et désagrégés encore… Mais que, pour l’instant, elle perce l’horizon chaque matin et arrose de lumière la foule des végétaux qui la désirent et s’en délectent. 

    

      Ces deux mots, mis côte à côte, comme  une formule à  se  répéter  pour  savourer plus encore nos privilèges. Aller vers les autres et le monde, visage offert, mains ouvertes, colère lucide contre  ces écrans au regard bleu électrique qui nous aspirent, nous vident de nous-mêmes, et nous abandonnent, yeux rougis et humeur maussade, au bord du jour.

 

      C’est une question de mots, autrement dit, une question d’être. 

 

      Soyons, 

      sur les crêtes des montagnes, 

      le long des plages océanes où l’infini nous traverse, 

      sur le sentier qui s’enfonce sous la voûte protectrice d’une forêt, 

      entre les troncs d’arbres qui sont des cathédrales végétales, 

      autour des tables qui nous réunissent,

 

      solaires et vivants.


 

Isabelle Lévesque


 

Ça prospère


 

Disons que le possible passe la canopée

et que tout écart évite le pire : butiner,

batifoler (réduire la cendre à sa perte).

 

Inscrire, tablette de cire, au stylet, 

qu’un poète rassemble

les mots ou les graines

et parsème les feuilles

de signes avant-coureurs. Redresse

les torts (essaie). Donne le change 

et retrousse rectiligne 

la donne inconséquente du présent.

 

Alors ça pousse, ça prospère 

– croire multiplie l’espoir

en dansant autour du présent.


 

Oliver Liron


 

Le héros étrange de ce film nous parlait d’une solution pour survivre aux catastrophes nucléaires et à l’irrespirable du monde : rendre sensible dans les particules de l’air tout le spectre radioactif en colorimétrie. Toutes les émanations toxiques transformées en merveilleux et vivant arc-en-ciel – Jaune pour le strontium – Rouge pour le césium – Bleu pour le rubidium – Opale l’agonie.

Béatrice Machet


 

Di(ts)x mots pour un poème

 

de débrousser à détrousser

            de butiner à buriner

                        de biome à biote 

                                    de canopée à canapé

                                                de glaner à planer

                                                de polaire à solaire

                                    d’empreinte à en crainte 

            de palmeraie à calmes rets

de conséconscient à qu’on sait conscient …

                                                                                          … la tête tourne 

                                                                              drôle de vertige 

                                                      au rythme échevelé de la planète

                                                      mais si langage reste vivant

                                                            le cœur battra 

            sa chamade par tous les temps 


 

Amandine Marembert


 

Skier et écrire. Les lignes se ressemblent-elles ? Suivre les traces et inventer le pas du patineur. Pattes noires des lettres sur la page blanche et glacée. La prochaine neige effacera tout. Le stylo cricrite un peu. Il glisse et tombe de la main. La dameuse passera de nuit, tous phares allumés, proposer de nouveaux sillons à travers les bois. Les aiguilles des sapins seront les premières à écrire et à dessiner des empreintes. Nos foulées les recouvriront légèrement.

Simon Martin


 

SI J'AVAIS UN ROBOT

 

Si j'avais un robot 

je lui donnerais un nom d'arbre

et le programmerais pour fleurir 

au milieu de l'hiver. 

 

Si j'avais un robot 

je lui donnerais un nom d'oiseau 

et le programmerais pour guérir 

les cœurs fatigués. 

 

Si j'avais un robot 

je lui donnerais un nom d'orage 

et le programmerais pour démolir 

les débrousseurs de printemps. 

 

Si j'avais un robot 

je lui donnerais un nom de nuage 

et le programmerais pour adoucir 

la sécheresse du temps


 

Samuel Martin-Boche


 

J’ai voulu faire rentrer

toute la forêt 

vivante

dans ma valise

assis sur la canopée

de tout mon poids 

feuilles branches oiseaux

débordent

s’échappent par la serrure

à grandes enjambées 

ne laisseront pas d’empreintes

Simone Molina


 

Conséconsciente pour la planète

 

la tête au-dessus des nuages 

les pieds dans l'océan 

j'ai suivi les vents célestes

 

me suis baignée 

dans les rivières volantes    

                              d'Amazonie 

 

mes orteils ont butiné

la moiteur du sous-bois 

 

j'ai plongé mon visage

au creux de la forêt profonde

 

les blomes de victoria géantes 

                                          et de camu-camu

glanaient des parfums solaires

 

la canopée souriait sous la pluie 

les oiseaux répondaient aux singes

les lézards bleus au chant des grenouilles 

        

*

- pour débrousser le temps- 

j'ai suivi fleuves 

                             et chemins creux

 

l'empreinte de mon pas 

-comme celle de dinosaure-             

était abreuvoir vivant

lorsque pleurait le ciel

 

un renard et un enfant 

tentaient de s’apprivoiser 

 

au loin la palmeraie scintillait au soleil

Ada Mondès


 

Donne-moi dix mots pour la planète

 

*

 

Petite d’homme il te reste les mots 

avec eux tu débrousses ta sente buissonnière 

sur la planète mâle et femelle où tout pousse d’amour 

où tout butine la lumière 

 

Tu glanes les couleurs salues les saisons 

la vie vivante et les sourires  

fracas et ruptures dans la course du monde 

les oiseaux se bousculent

 

Aime jusqu’aux arbres et refuse de te rendre 

donne à ta beauté la mesure du ciel

donne à ton pas la mesure de la mer

que ton empreinte multiplie le soleil

 

Petite d’homme il te reste les mots 

et tu les donnes à la terre


 

*


 

parfois me taire pour ne pas aller contre mon cœur. pour ne pas mentir j’écoute la terre. pour ne pas effrayer les mots, butine l’invisible, à peine fredonne pour écrire vrai. poésie langue qui trébuche langage troué, traductions d’empreintes, tâtonnement au plus proche de la vie vivante. on ne sait pas on y va c’est tout et le poème trace cette hésitation-là. cette musique intermittente de silence et d’éclats. je ne veux pas être bavarde mais prêter oreilles pieds bouches mains à ce qui s’écrit dessous, la débâcle profonde qu’engendre tout ciel vide, toute étreinte révolue, carton mal étreint, cabane écroulée, mèche encore fumante, nuage à recoudre, vague infiniment enroulée, neige mutique, arbre coupé, tout ce qui dit le presque soleil, la vie fragile et morte et au bord et nous qui regardons et dans le silence de l’écriture pouvons renaître

Lydia Padellec


 

La Terre nous parlait

 

Nous l’écoutions

mais parfois ses mots devenaient sourds

la pluie crépitait avec violence

inondant nos villes nos maisons 

la neige imposait silence

confinant humains et bêtes

le soleil brûlait les langues

assommant vieillards et nouveau-nés

On s’écartait du chemin

ne voulant croire 

ni aux signes ni à la mort – 

Il suffisait de planter un arbre

pour qu’un oiseau s’y pose

Étions-nous si naïfs ?

La terre nous parlait

depuis des siècles

laissant derrière elle

ses empreintes solaires – 

Son cœur vibre encore vivant

sous la canopée protectrice

l’âme des arbres butine la lumière

et nous souffle son secret.


 

Orianne Papin


 

J'ai attrapé la question

quand j'étais toute petite

et, elle, déjà si grande

la question qui bouscule les matins

qui, parfois, empêche de dormir

parce qu'il nous pousse à la tête

des milliers de réponses



 

je veux, qu'est-ce que je veux, je veux planter, pâtisser, écrire

je veux faire rire, je veux soutenir

je veux connaître, je veux ouvrir

apprendre, douter, lutter

je veux réparer et construire

je veux fêter, je veux changer

et abîmer le moins possible

je veux chercher, raconter, accueillir

je veux prendre soin, je veux fleurir

je veux aimer

je veux tout tendre

 

puisque chaque vivant dépose des traces de doigts

sur l'immense vitre du monde

la question, elle est en moi chaque jour :

quelle empreinte ai-je envie de laisser

ici ?


 

Théo Perrache


 

Je te laisse

 

Je n'emporte rien
Je te laisse mon médaillon pour qu'il te porte chance en rouillant

Je te laisse mon empreinte sur les herbes moelleuses
Je te laisse le trèfle
Je te laisse l'étoile et le vœu
Je te laisse filer
Je te laisse pleuvoir

 

Je n'emporte rien
Je te laisse les couleurs
Je te laisse le bleu du paon sur tes baskets
Je te laisse le col vert du canard sur tes agates et tes bigarreaux 

Sur ta casquette, je te laisse le jaune
Le même jaune qui suit le trajet du soleil
Sous sa lumière, je te laisse bronzer
Sous le hurlement de la lune, je te laisse pâlir
Sous les caresses des points cardinaux, je te laisse rougir

 

Je n'emporte rien
Sauf le feu
Je le garde
Je garde les silex et les allumettes
Je te laisse déchiffrer ailleurs les rébus des catastrophes 

Mais à part le feu, je n'emporte rien

 

Je te laisse les butins des mortels 

Je te laisse le temps
Je te laisse les fleurs
Je te laisse butiner l'immortelle

 

Je n'emporte rien

 Je te laisse


 

Grégory Rateau


 

En travaillant la terre

Le vieux est là
Muet comme une souche
Il attend que le nuage passe
Ses outils sont comme des promesses
Un supplément de force
Malgré les années
Chaque muscle est à sa place
Pour faucher
Bêcher
Ratisser

Je regarde ma main
Pas un pli
La finesse des doigts ne trompe pas
Elle n’a servi à rien
Le vieux ne le dit pas
Trop brave
Sa poigne montre l’exemple
Mes pas deviennent les siens

Je suis vite à la traîne
Le voilà qui porte deux fois plus que moi
J’ai vu la ville de près ses fulgurances
Ses éclats mystiques
Ses passions au rabais
Rastignac du pauvre
J’ai croisé le fer avec elle
Ne blessant que moi-même

Le vieux n’a rien vu lui
Aucune lutte
Une simple ligne d’horizon
Des remparts de forêts sous un ciel vide
Il ne goûtera jamais à l’ennui qui élève
Aux délices de la foule
Son champ pour seule ivresse
Et pourtant lui en a palpé de la terre
Sué pour la rendre fertile
Son nom restera son empreinte

Que laisserai-je dans le bitume ?
Des projets froissés
Des rêves léthargiques…
Au loin je vois des tours
Les murs se rapprochent
Que restera-t-il du vieux
Quand même les arbres alentour seront maigres comme mes dix doigts 


 

Clara Regy


 

Lettre d'amour

nous volerons ensemble

dans la canopée solaire

nos corps vivants butineront les empreintes

d'animaux endormis

de fleurs débroussées chancelantes.

 

Nous glanerons des jours et des nuits 

pour caresser la terre

la cajoler comme un enfant meurtri.

Jean-Christophe Ribeyre


 

La page des vivants

 

J’ouvre la page des baisers,

j’ouvre la page des murmures,

la page des vivants

que j’écris avec toi,

 

je ne voudrais qu’écrire cette page,

ne plus trahir,

ne plus mentir,

 

ma voix irait à la forêt 

qu’on arrache 

et qu’on brûle,

 

aux jungles pillées, 

à leurs habitants effacés, 

abattus de sang-froid.

 

Pour vivre en amitié avec le monde,

je rêverais

d’une fraternité nouvelle

avec tout le vivant,

 

de canopées,

d’une joie fragile

tissée d’oiseaux

qui serait un peu la nôtre.

 

Ce serait cela,

ne plus trahir,

ne plus répandre d’ombre.

 

Je voudrais chaque jour

relire la page des baisers,

la page des murmures,

 

la page des vivants

qu’on déchire sous nos yeux.

Richard Rognet


 

Le sentier emprunté ce matin, 

de bonne heure, j'ai compris, 

qu'entre terre et ciel, 

il avait le dernier mot, 

pour moi, le premier - le mot 

de mon passage dans la vie,

 

le sentier me voit marcher, 

reconnaît mes pas, mes empreintes,

il a la folie douce de ceux 

qui m'aiment, me conjurent d'entrer 

en eux par la porte des songes,

 

il répand des clartés, des silences, 

qui m'empêchent de trébucher, 

de faire barrage à la céleste voix 

qui gonfle en moi, cette voix clémente 

où étincelle ce que je n'ai pas 

encore dit et qui, un beau jour, 

se dépliera comme les pétales 

d'une fleur inconnue, mais là,

 

depuis toujours, là, certaine 

de sa cachette, dans le giron solaire 

d'autres fleurs sur lesquelles 

mes paupières froissées se sont déjà 

baissées. Le sentier de ce matin, 

sûr qu'il m'éclairera longtemps, 

parmi les embûches et les talus 

hostiles de mon existence.

James Sacré


 

Pour la planète

Dans son malheur et ses merveilles !

Et pour que ça continue

Lui redonner sans rien marchander

Tous ces mots en nous comme une empreinte

De ses désastres et de sa beauté.

 

Butiner, canopée, débrousser, 

Les mots comme une empreinte 

De tout ce qu’on a pris, lui redonner les plus familiers, 

Glaner, palmeraie, solaire

D’autres plus compliqués, biome, concéconscient,

Tous ces mots qui perdent sens, bientôt vides, détruits

Les retrouver remis dans la matière du monde,

Les redonner vivants. Pour la planète.


 

Florence Saint-Roch


 

c’est ton grand problème

où que tu ailles

(rien vraiment ne t’arrête)

il faut qu’on s’en souvienne

 

pas à pas on te suit

du sommet des montagnes

aux profondeurs du désert

même où tu ne vas guère

prodige tout-puissant

on piste ta trace

mers insondables 

ou banquises lointaines

portent ton empreinte

malgré elles

 

 

tu dis vouloir mettre à fruits 

quand plutôt tu mets à sac

et lorsque tout se rétracte

terres en brûlis canopées au saccage

à qui faire croire encore

(fieffé magicien)

que résolument

tu as la main verte


 

Pauline Sauveur


 

en visite au jardin

il butine mes couleurs

bleu rose rouge foncé

il préfère les fleurs

lilas mauve fuchsia 

gourmand il s'affaire

violet prune parme

papillon-colibri délicat et pressé

merci d'être passé !


 

*


 

ton empreinte au bord de l'étang

et l'eau affleure à chacun de tes pas

comme le battement d'un cœur 

plus grand

sur le dos du monde

vivant

Jean-Marc Sourdillon


 

Débrousser chemin

Leur bec, son bout de phosphore, leurs petites pattes sèches, leurs ailes maigres : une simple boîte d’allumettes que leur voix enflamme.

 

Ils sont si légers qu’une miette à leur bec les déséquilibre. Ils sont si fragiles qu’on ne peut que les aimer, faire de notre regard leur asile.

 

Leurs voix passent à travers eux comme leur vol, voix du désir aigu que rien ne réfrène, voix de la multiplicité, de l’ébriété, dans le froid, la vapeur, le soleil.

 

C’est tout l’être qui jubile au travers du ténu, du gracile. Autant d’étincelles allumées dans la matière obscure. Autant d’oiseaux très tôt dans le matin froid en avril.

 

Imagine, imagine, ne serait-ce qu’un instant, ce que serait le monde sans eux :  disparue la musique qui soutenait la vie, perdus le sens de l’orientation, le désir de vivre, et l’accord qui nous tenait tous ensemble sur le fil.

 

Voilà pourquoi, avant qu’il ne soit trop tard, il nous faut retrouver ce fil. Non pas regarder en arrière, ni poursuivre en aveugles la marche plus loin, mais faire un saut de côté, considérer ce que l’on a,

 

et débrousser chemin, vite, débrousser chemin, inventer une autre suite pour qu’on puisse entendre encore leur voix dans nos prochains avrils.

Maud Thiria


 

Glaneuse du silence

 

Solaire et vivante

où vivras-tu 

glaneuse 

à débrousser débroussailler 

ce qu’il reste de vide et

de cendre dans l’après-monde

où vivras-tu 

glaneuse 

à chanter encore sous

ce qui fut canopée palmeraie

et n’est qu’est plus qu’empreinte de 

ce qui fut a fui n’est plus

s’est éteint par nos mains

sales et toi vivante et solaire

où vivras-tu

glaneuse

butineuse de silence ?

Milène Tournier


 

Vivante

 

J’ai rêvé cette nuit j’étais un brin d’herbe

Je poussais dans les endroits pas exprès,

où tombe quand même la lumière,

un soleil irrégulier.

Dans les ronds d’arbres des villes.

Le long des bordures de trottoirs.

J’étais un brin d’herbe et de siècle.

J’étais un brin d’herbe,

parfois je quittais ma place,

j’allais parler à d’autres brins d’herbes,

pour voir,

et pour savoir.

J’étais un brin d’herbe, même pas du faux gazon

et non plus de la paille utile.

J’étais un brin d’herbe.

L’à côté de la fleur et de la poésie.

Un brin d’herbe, une esquisse

d’esquisse, pas le vase ni le planté.

Un brin d’herbe, un coup de crayon.

J’étais brin d’herbe et je savais : 

j’étais les yeux du vent.

 

https://www.youtube.com/watch?v=h2JxBcBV4_Q

Lien vers les 40 poèmes vidéo de confinement.

 

Laurence Vielle


 

Ouvre la main juste cela

Lâche oui lâche

Debout assis couché

Respire juste cela

Butine la joie 

D’être vivant 

En corps solaire 

A débrousse-poil

Parle animal 

Une seule nuit t’éteindra

Les autres nuits  sont celles

Que tu troues de tes ailes 

Lumineuses et rebelles

 

Mary-Laure Zoss


 

Couleurs d’hiver


 

par froidure s’en viennent,

 

fatiguant leurs galoches,

 

à travers joncs et roseaux, boisement de trognes, 

 

enfants poussés hors dès le petit jour

 

dans l’hiver aux bras noirs ;


 

à larges traits le pinceau assourdit 

 

la glace des étangs,

 

creuse un lointain d’ocre pâle ;


 

quelle empreinte 

 

alors déposée en nous

 

d’une saison de gel et de brume

 

sur un panneau de bois

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© 2025 AEFE - François COUDRAY, Christelle DLUGOSZ DONNEN & Stéphanie LEMAITRE - Enseignants formateurs de lettres - zones AMLASUD et ZESE

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